Séminaires de micro-quartiers en los barrios populares de Coquimbo
1. Contexte
Coquimbo est une ville portuaire s'étendant sur 1 429,3 km², où vivent 202 287 habitant·e·s. Le projet a démarré dans le secteur de Sindempart puis a été consolidé dans le secteur populaire de Parte Alta, avec la participation active de dirigeant·e·s de 20 organisations territoriales dudit secteur, une zone à grand risque social, stigmatisé par la consommation de stupéfiants et la violence. Le projet a permis de rendre la confiance des habitant·e·s du secteur dans l'association pour faire face aux différentes problématiques sociales, avec un accent clairement mis sur la culture et les arts.
Il cherche à résoudre en partie les problèmes d'assistanat culturel, en permettant aux habitant·e·s du quartier, avec tous les outils et les informations fournies sur l'offre culturelle, de faire part de leurs aspirations, de fournir leurs contributions et visions de ce qu'il·elle·s souhaitent pour leur quartier. De cette façon, ce cycle de séminaires-débats de micro-quartiers autour de la culture est en cohérence avec les politiques communales de développement. Ceci octroie une plus grande émancipation et une part décisionnelle à la société dans son ensemble sur le destin culturel et insiste sur le développement d'une plus grande mobilité culturelle, avec une communauté qui a connaissance de l'offre culturelle et de création locale, et qui cherche davantage de valorisation. La réalisation de ce projet s'avère nécessaire afin de doter la communauté d'espaces de qualité qui lui permettent de s'exprimer.
Le projet prévoit un cycle de 6 séminaires-débats dans les quartiers de Coauimbo avec leurs organisations locales et leurs dirigeant.e.s, sur l'accès culturel, les arts et la culture comme moteurs de transformation sociale.
2. Coquimbo et la culture
La Municipalité de Coquimbo a défini sa base d'action sur la politique culturelle intitulée « Culture pour l'inclusion sociale », qui promeut l'accès culturel, la formation de nouveaux publics, le soutien aux artistes et aux agents locaux·les, politique mise en route avec la communauté selon une perspective de l'art et de la culture comme moteurs de la transformation sociale. Depuis 2015, à travers un appel d'offres public lancé par le Conseil National de la Culture et des Arts, un Plan Municipal de la Culture (PMC) a été établi. Élaboré avec des artistes, gestionnaires et organisations locales, ce PMC cherche à contribuer à un meilleur accès et une meilleure participation de la population aux arts et à la culture à travers la promotion de la décentralisation de l'offre artistique et culturelle du pays et à travers le renforcement de la gestion culturelle municipale et la participation citoyenne. Mettant en évidence le faible accès culturel des populations et le renforcement de nouveaux publics, le plan envisage l'avantage que suppose la mise en œuvre des programmes tels que les Séminaires de micro-quartiers, en tant que politique permanente qui cherche à sauvegarder et faire progresser une plus grande démocratie culturelle dans la ville.
Le programme est directement lié aux engagements de l'Agenda 21 de la culture, en particulier les paragraphes 28, 29 et 35 :
- 28. Mettre en place des actions ayant pour objectif la décentralisation des politiques et des moyens destinés à la sphère culturelle, en donnant toute sa place à l’originalité créative de ce que l’on appelle les banlieues, en favorisant les secteurs sociaux vulnérables, en défendant le principe du droit à la culture et au savoir de tous les citoyens, sans discrimination d’aucune nature que ce soit. Cette détermination ne doit pas exempter les autorités centrales de leurs responsabilités, en particulier pour ce qui touche au financement que requiert nécessairement tout projet de décentralisation.
- 29. Promouvoir, en particulier, la coordination des politiques culturelles des gouvernements locaux partageant un même territoire, dans le cadre d’un dialogue mettant en valeur l’identité de chacun, leur contribution à l’ensemble et l’efficacité des services mis à la disposition des citoyens.
- 35. Inviter les créateurs et les artistes à s’engager auprès des villes et des territoires dans l’identification des problèmes et les conflits de notre société, dans l’amélioration du « vivre ensemble » et de la qualité de vie, en développant la capacité de création et le sens critique de tous les citoyens, notamment quand il s’agit d’affronter les grands enjeux des villes.
Avec une activité permanente et un soutien aux accords et décisions pris, la ville fait partie du Réseau ibéro-américain de villes pour la culture et de l'Unité thématique de culture du réseau Mercociudades. De cette appartenance aux deux réseaux importants de coopération culturelle internationale découle naturellement la mise en œuvre de l'Agenda 21 de la culture, avec un accent mis sur les 21 actions.
Il s'agira de mobiliser les organisations de la société civile pour pouvoir formuler une pensée critique avec des outils adaptés, afin de canaliser leurs aspirations légitimes dans le domaine de la culture et des arts.
3. Objectifs et mise en œuvre du projet
3.1. Objectifs principaux
Réaliser un cycle de 6 séminaires-débats dans les quartiers de Coquimbo avec leurs organisations locales et dirigeant·e·s sur l'accès culturel, les arts et la culture comme moteurs de transformation sociale. L'objectif est de parvenir à une identité locale pour réaliser la planification conjointe avec tou·te·s les acteur·rice·s.
3.2. Objectifs spécifiques
- Mobiliser les organisations de la société civile pour pouvoir formuler une pensée critique, avec des outils adaptés afin de canaliser leurs aspirations légitimes dans le domaine de la culture et des arts.
- Tendre à générer une plus grande mobilité culturelle des organisations territoriales et fonctionnelles.
- Intégrer les représentant·e·s des quartiers dans un travail commun avec les créateur·rice·s locaux·les et le Département de la culture.
3.3. Développement du projet
Le projet Séminaires de micro-quartiers a compté sur la collaboration de 20 associations de quartiers du secteur de Parte Alta, interlocutrices principales du projet, un secteur populaire de la commune de Coquimbo où le travail s'est concentré. Au début du projet-pilote, des difficultés sont apparues, difficultés liées au peu de participation des représentant·e·s du secteur. Mais les associations de quartier de Parte Alta sont parvenues à davantage s'impliquer, à endosser plus de responsabilités et à prêter une meilleure attention au projet, exigeant sa continuité auprès de l'autorité communale. Il faut souligner le rôle du Gouvernement régional de Coquimbo, qui, à travers ses fonds pour la culture, a financé les projets en 2014 et en 2015. Un grand élan lui a été également conféré par la Production culturelle externe, qui au cours de ces deux années a mené le projet à bien, sous la tutelle du Département de la culture. Il est évident que la collaboration de l'ensemble de ces acteur·rice·s et l'engagement des représentant·e·s territoriaux·les et des voisin·e·s a permis d'accomplir ce grand travail de collaboration sociale pour le développement culturel.
La population bénéficiaire directe sont les 70 000 habitant·e·s du secteur de Parte Alta de la commune de Coquimbo.
4. Impacts
4.1. Impacts directs
Impact sur le gouvernement local
Le Gouvernement municipal local est désormais convaincu de l'importance du soutien aux initiatives de démocratie participative, en s'assurant de leur pérennité.
Impact sur la culture et les agents culturel·le·s locaux·les
Davantage de fiabilité des processus et des initiatives culturelles promu·e·s par le gouvernement municipal local.
Impact sur la ville ou le territoire et sur sa population
Davantage d'initiatives et de plus grande qualité, planifiées aux côtés des quartiers, avec leurs représentant·e·s territoriaux·les, leurs artistes et gestionnaires culturel·le·s, afin d'améliorer la qualité de vie de tou·te·s leurs habitant·e·s à travers la culture et les arts.
La collaboration de tou.te.s les acteur.rice.s et l'engagement des représentant.e.s territoriaux.les et des voisin.e.s a permis d'accomplir ce grand travail de collaboration sociale pour le développement culturel.
4.2. Impacts transversaux
Dans le domaine économique, de nouvelles opportunités de travail pour les artistes et gestionnaires culturel·le·s locaux·les, et dans le domaine social, une plus grande connaissance de la réalité culturelle par les représentant·e·s territoriaux·les.
4.3. Évaluation et continuité
Le projet est soumis à une mobilité et des changements constants, car il évolue aux rythmes des représentant·e·s locaux·les et des décisions, aspirations de ce qu'il·elle·s souhaitent pour leurs quartiers. Le projet s'est révélé être un projet intégrateur. La municipalité de Coquimbo donnera de la continuité au programme, avec des financements municipaux.
5. En savoir plus
La ville de Coquimbo a été candidate à la deuxième édition du Prix international CGLU – Ville de Mexico – Culture 21 (janvier – mai 2016). En juin 2016, le jury a publié son rapport final et demandé à la Commission Culture de CGLU de promouvoir ce projet comme exemple de bonne pratique de la mise en œuvre de l'Agenda 21 de la Culture.
Cette fiche a été rédigée par Rina María Araya Castillo, Coordinatrice du Département de la culture, Coquimbo, Chili.
Contact : rarayac (at) municoquimbo.cl
Site Internet : www.municoquimbo.cl