Rapport sur « Ramallah, ville de résilience au travers de la culture et de l’éducation »

Contexte

Avec ses différentes organisations, Ramallah s’efforce de mettre en avant l'importance de la culture en Palestine. Elle attire à la fois les publics de Cisjordanie et au-delà et sa communauté artistique gagne en visibilité.

Ramallah accueille actuellement de nombreuses organisations culturelles importantes palestiniennes : deux théâtres, deux bibliothèques publiques (y compris une bibliothèque pour enfants) et des studios pour les artistes visuel·le·s, un Musée de la ville et des Archives de la ville en cours de développement.

La ville alloue des fonds annuellement aux projets dans les espaces publics, avec un accent mis sur l'intégration et l’accès pour tou·te·s, dont la plupart ont lieu en partenariat avec les institutions culturelles de Ramallah et d’ailleurs.

Actuellement, ces interventions constituent une sorte de politique culturelle tacite. À mesure qu’évolue le contexte social et culturel, il semble temps de rendre ces engagements plus systématiques.

La municipalité reconnaît la nécessité pour ses organisations artistiques et culturelles de développer des approches plus collaboratives, interdisciplinaires et inclusives, qui vont au-delà des formes individuelles d’arts.

Ramallah et la culture

Ramallah a publié sa stratégie de résilience en novembre 2017. Elle se focalise sur trois orientations stratégiques : reprendre le contrôle, la gouvernance réactive et la réalisation du potentiel. La vision 2050 d’une Ramallah résiliente est la suivante « Nous sommes optimistes, durables,
inclusif·ve·s et fier·ère·s de notre culture et au volant de notre destinée. »

Ramallah a également une idée claire des défis auxquelles elle doit faire face, notamment les grandissantes « restrictions dans la mobilité et l’accès aux ressources », « l’espace limité pour développer » et la gouvernance « unique et complexe » résultant « de la croissance rapide d’une agglomération urbaine » ainsi que les contraintes persistantes d’occupation.

L’objectif 10 de la Stratégie de résilience de Ramallah 2050 concerne la construction de capital intellectuel et culturel, dans les Actions 31–33, dans les Actions 31–33, mais aussi l’intégration de la sensibilisation culturelle dans toutes les organisations, dans le programme scolaire et les activités parascolaires.

Étant donnée la présence de longue date du British Council à Ramallah et son accent mis sur la culture et l’éducation, il a été décidé d’appuyer la stratégie de résilience de la ville au travers de ce rapport.

Actuellement, ces interventions constituent une sorte de politique culturelle tacite. À mesure qu'évolue le contexte social et culturel, il semble temps de rendre ces engagements plus systématiques.

Objectifs et projet

Objectifs principal et spécifiques

En partenariat avec 100 Villes Résilientes et la collaboration de la ville de Ramallah, le British Council a commandé une étude en vue d’examiner la Stratégie Ramallah ville résiliente 2050 et de soutenir la réalisation des objectifs de résilience de la ville au travers d’une attention accrue portée à la culture et aux arts au sein de l’éducation formelle et informelle.

Développement du projet

Principales actions réalisées

La méthode de cette étude comprend un examen de la Stratégie de résilience de la ville de Ramallah 2050. Celui-ci se focalise tout particulièrement sur la Direction stratégique 3 au sein de la stratégie « Nous bâtirons la prospérité en tirant parti au maximum du mélange unique de ressources culturelles, intellectuelles, physiques et naturelles dont bénéficie la ville » et l’Objectif 10 : « Documenter et célébrer notre culture, notre patrimoine et notre engagement à l’accueil de toutes et tous. »

Le travail comprend une étude de l’organisation et une recherche au travers d’interviews et de discussions de groupes à Ramallah, notamment avec des représentant·e·s du gouvernement, de la municipalité, du British Council et des secteurs de l’éducation et de la culture.

Les discussions ont reconnu la nécessité pour les organisations culturelles de développer des approches plus inclusives et d’établir des partenariats avec le secteur de l’éducation et le rôle que les arts et la culture peuvent jouer dans le développement de la confiance et du sens de l'identité.

Malgré la volonté du secteur de l’éducation et de celui de la culture de faire jouer un rôle aux arts et à la culture dans l’apprentissage des jeunes gens, l’étude a identifié d’importants défis. Ils concernent notamment l'impact de l'occupation, l’approche actuelle fondée sur les compétences dans l’éducation aux arts et le manque de capacités pour bâtir des opportunités pour les enseignant·e·s et les artistes de travailler de façon interdisciplinaire.

De nombreuses recommandations ont émané de l’étude. Elles touchaient à l’élaboration d’une définition élargie des arts et de la culture dans l’apprentissage, avec un accent mis sur le rôle de lacréativité. Un modèle  pilote est suggéré pour forger un programme scolaire, conçu avec les artistes et les institutions culturelles, et qui placerait la culture et la créativité en son centre. L’étude recommande également de renforcer les capacités des enseignant·e·s et des artistes dans les approches interdisciplinaires.

En partenariat avec 100 Villes Résilientes et la collaboration de la ville de Ramallah, le British Council a commandé une étude en vie d'examiner la Stratégie Ramallah Ville Résilience 2050, et de soutenir la réalisation des objectifs de résilience de la ville au travers d'une attention accrue portée à la culture et aux arts.

Principaux acteurs

L’étude a été commandée par le British Council, en partenariat avec 100 Villes Résilientes. Elle a été mise en oeuvre en partenariat avec la Municipalité de Ramallah et les bureaux du British Council à Londres et à Ramallah, par la consultante externe Chrissie Tiller. Chrissie Tiller est écrivaine, penseuse, conseillère et ancienne directrice du Master en arts participatifs et communautaires à la Goldsmiths.

Le British Council est l’organisation britannique des relations culturelles, qui plaide pour des réponses créatives aux défis mondiaux. Il apporte une contribution positive au Royaume-Uni et aux pays avec lesquels il travaille, en transformant des vies grâce à la création de possibilités, qui établissent des connexions et génèrent de la confiance. Il est présent en Palestine depuis 1943.

Pilotée par la Fondation Rockefeller, l’initiative 100 Villes Résilientes travaille avec les villes du monde entier afin de leur permettre d'être plus résilientes face aux défis économiques, sociaux et environnementaux. Elle défend une approche intégrée de la résilience urbaine par le renforcement de l’ensemble des systèmes fondamentaux d’une ville.

Évaluation

Impacts

L’étude a consulté 44 personnes travaillant au gouvernement, à la municipalité, au British Council et dans les secteurs de l’éducation et de la culture ; 16 organisations ont été impliquées dans l’étude.

Le British Council examine actuellement les recommandations. Cela pourrait comporter la facilitation d’échanges entre Ramallah et Athènes. Ces derniers supposeront de la coopération entre municipalités, ministères, 100 Villes Résilientes et les secteurs de l’éducation et de la culture.

Le Maire de Ramallah a fait part de l’urgence à mettre en oeuvre les recommandations du rapport et continuera d’être partenaire du British Council pour « rendre la ville résiliente et durable, en promouvant l'accessibilité à une éducation résiliente et en aidant les citoyen·ne·s à devenir socialement responsables, par le biais de la culture et des arts. »

La municipalité reconnaît la nécessité pour ses organisations artistiques et culturelles de développer des approches plus collaboratives, interdisciplinaires et inclusives, qui vont au-delà des formes individuelles d'arts.

Recommandations

L’apprentissage et l’échange doivent être encouragés entre les villes avec des stratégies de résilience ayant une focalisation sur la culture ou une pertinence en la matière. Cela permettra de bâtir davantage d’échanges et de liens dans cette zone. Ces collaborations peuvent devenir l’illustration de la façon dont la culture peut être utilisée pour développer l’économie créative, promouvoir la cohésion, encourager la créativité et favoriser la diversité.

Une définition étendue des arts et de la culture peut être utilisée pour élargir la perception des arts dans l’éducation. Cela influera également le regard porté sur les arts et la culture afin que ceux-ci soient perçus comme ayant un rôle égal dans les pratiques d’apprentissage d’un programme scolaire.

En savoir plus

Cet article a été rédigé par Thomas Louis, Culture and Development Programme Manager, British Council, Edinburgh.

Contact : thomas.louis (at) britishcouncil.org, CultureAndDevelopment (at) britishcouncil.org,
Twitter : @BritishCouncil

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