Centre culturel Fábrica Imbabura d'Antonio Ante

1. Contexte

Le canton d'Antonio Ante se trouve dans la province d'Imbabura en Équateur, et il concentre 14 % de la population de cette province. Celle-ci croît d'environ 2,5 % et se trouve être la deuxième dynamique démographique d'Imbabura. La population rurale de la ville (25 350 habitant·e·s) est légèrement supérieure à sa population urbaine (24 650) ; les hommes y étant légèrement plus présents (25 650) que les femmes (24 350). Concernant la distribution ethnique, la majorité est constituée de personnes métisses (75 %), suivies par des indigènes (18 %), puis par une population noire (5 %) et une population blanche (2 %).

Au sein d'un espace et d'une interculturalité partagée, chaque paroisse affiche ses propres traits d'identité, à travers la productivité agricole, la gastronomie ou la diversité productive et culturelle. Atuntaqui, rejointe par Andrade Marín, se consolide comme centre textile et artisanal de la zone.

Les installations de Fábrica Imbabura étaient en état total d'abandon. Le Gouvernement municipal décide donc de récupérer cet espace pour qu'une partie de son histoire ne passe pas dans l'oubli. Plusieurs actions ont été menées par différents organismes en vue de trouver une alternative d'usage pour ces installations. En mai 2001, il est demandé que Fábrica Textil Imbabura et ses autres composantes soient déclarées Patrimoine culturel de l'État. La licence finit par lui être concédée, mais une problématique fait surface. Il faut trouver les fonds nécessaires à sa restauration et commencer à travailler avec les différents organismes d'État pour chercher des alternatives utilitaires à ce bien. La municipalité conçoit alors le projet « Centre Culturel Fábrica Imbabura », qui entend transformer ce qu'il reste de l'usine en un axe de développement social, culturel et productif du canton. Le projet consiste à destiner plus de 80 % de l'espace physique à la construction d'un musée archéologique, ethnographique et textile. Une seconde zone sera consacrée au développement social, avec des aires de loisirs. L'ensemble architectural de l'usine, véritable patrimoine, s'établit comme un site historique pertinent et de grande importance, qui incarne l'identité culturelle du canton d'Antonio Ante.

Le principal objectif du projet est de développement et renforcer intégralement la culture, le tourisme et la productivité en offrant aux visiteur.se.e nationaux.les et internationaux.les un musée qui remette en valeur l'histoire et la culture locales.

2. Antonio Ante et la culture

L'un des objectifs du Plan de développement et d'aménagement du territoire est la consolidation de l'identité locale en renforçant le développement culturel du canton par le biais de la protection, de la récupération et de l'embellissement du patrimoine. Le complexe Fábrica Imbabura est un projet

multidisciplinaire qui se fonde sur la culture, le patrimoine, le tourisme, le secteur éducatif et productif. L'identité culturelle s'en voit alors renforcée et de solides bases sont jetées qui permettent de créer de nouvelles opportunités et activités préservant les traditions des différents peuples ; en outre, l'inscription du complexe auprès de l'Institut National du Patrimoine Culturel engage le gouvernement local et les habitant·e·s à entretenir et prendre soin de cet édifice qui représente la base d'un canton productif allant de pair avec l'activité culturelle.

Depuis l'ouverture de ses portes au public le 5 mai 2014, le musée est devenu l'une des principales attractions touristiques de la province d'Imbabura. Espace public espace public célébrant la liberté d'expression, il propose de connaître l'origine de la tradition textile en sauvegardant de cette façon les mémoires collectives comme les mémoires individuelles. Avec une gestion responsable et participative du patrimoine, l'institution s'est consolidée grâce à l'articulation de différentes organisations sociales, universitaires et culturelles, qui ont permis l'intégration de collectifs sociaux, groupes vulnérables et institutions éducatives publiques et privées, en garantissant, conservant et diffusant le patrimoine comme un bien commun. Le projet se focalise sur la transmission des connaissances à travers des programmes de formation orientés sur le renforcement des compétences, pour ainsi optimiser les ressources des entrepreneur·se·s dans différents domaines, principalement l'artisanat et le textile.

Avec une gestion responsable et participative du patrimoine l'institution s'est consolidée [...] permettant l'intégration de collectifs sociaux, de groupes vulnérables et des institutions éducatives publiques et privées, en garantissant, conservant et diffusant le patrimoine comme un bien commun.

3. Objectifs et mise en œuvre du projet

3.1. Objectifs principaux et spécifiques

Développer et renforcer intégralement la culture, le tourisme et la productivité en offrant aux visiteur·se·s nationaux·les et internationaux·les un musée qui remette en valeur l'histoire et la culture locales, un centre de conventions et d'événements fonctionnel et accueillant, un espace gastronomique de spécialités d'Imbabura, une zone d'exposition et de ventes de l'artisanat local et un centre de transfert de technologies qui offre un soutien à tous les secteurs productifs, avec un modèle de gestion qui coordonne les efforts publics, privés et communautaires afin de promouvoir la durabilité du développement territorial.

3.2. Développement du projet

L'objectif spécifique était la récupération du bien immeuble dénommé Imbabura, qui s'est entamée avec la demande des citoyen·ne·s inquiet·e·s de l'état de détérioration des installations de ce qui avait été le centre textile le plus important du nord du pays, et où plus de 50 % de la population était économiquement enracinée.

Les mesures prises par la Mairie pour la réussite de cet objectif ont démarré en 2001 avec la demande d'inscription au Patrimoine Culturel de la Nation de l'édifice Fábrica Imbabura et de ses composantes (centrale hydroélectrique du même nom). Puis en 2007, sa gestion passe de l'Institut équatorien de la sécurité sociale au Gouvernement autonome décentralisé d'Antonio Ante, ce qui permet de présenter le projet « Centre Culturel Fábrica Imbabura » au gouvernement central.

L'initiative éveille l'intérêt et la curiosité pour l'apprentissage, la réflexion et la recherche de plus de savoir, générant ainsi l'appropriation collective de la créativité, de la contemplation et de la diffusion artistique culturelle sur le territoire.

La phase initiale consistait en l'approbation du projet de la part de l'Institut Équatorien du Patrimoine Culturel, puis d'obtenir un financement de la part du Ministère de la Culture, l'inscription du projet comme Engagement présidentiel, qui crée de grandes attentes au niveau national. C'est ce qui motive la formation d'une commission de gestion menée par le Ministère du patrimoine en qualité de coordinateur et responsable des mesures à prendre pour la récupération et la restauration. Pour la deuxième phase, et par le biais de la municipalité, un modèle de gestion est proposé pour l'édifice récupéré, où est stipulée la formation d'une société publique pour garantir la durabilité du projet.

Le projet ne pouvait progresser sans la collaboration entre les différentes entités qui fournissent leur soutien à l'exécution du projet. Parmi lesdites collaborations, celle du Gouvernement Provincial d'Imbabura et du Fonds Équatorien Populorum Progresion ont permis de concrétiser l'apport pour réaliser le projet « Imbabura Diverse et Productive ». Des créatrices de mode et artisanes de la broderie ont créé des collections représentant les différentes cultures comme la tradition indigène et l'afro-équatorienne, qui sont implantées dans la province d'Imbabura. Ce type de projet renforce la créativité et la productivité des habitant·e·s de la zone.

Les citoyen·ne·s du canton et de la province bénéficient de l'activité culturelle réalisée dans le complexe de la Fábrica Imbabura. L'espace abrite un musée qui soutient les institutions éducatives, avec un centre d'enseignement informel, qui renforce les connaissances des étudiant·e·s qui le visitent, outre un espace familial qui revalorise l'histoire d'un peuple. Un théâtre-auditorium est également à disposition des citoyen·ne·s, où sont présentées diverses manifestations culturelles gratuites, pour consolider les domaines de la musique, de la danse et du théâtre. Des projections ciné ont été réalisées en vue d'élargir l'offre culturelle, à travers des processus artistiques visuels qui éveillent l'intérêt et la curiosité envers l'apprentissage, la réflexion et la recherche de plus de savoir, générant ainsi l'appropriation collective de la créativité, de la contemplation et de la diffusion artistique culturelle sur le territoire.

4. Impacts

4.1. Impacts directs

Impact sur le gouvernement local

L'autonomisation de la population par le biais du projet a eu un impact positif au sein de l'administration municipale car davantage d'opportunités ont vu le jour et des espaces se sont ouverts au niveau cantonal et provincial destinés à la représentation culturelle. Les différentes entités ont salué la décision du gouvernement local de soutenir le développement culturel, donnant lieu au renforcement institutionnel, ce qui engage encore davantage à continuer le travail sur le projet.

Impact sur la culture et les agents culturel·le·s locaux·les

Les visiteur·se·s du musée Fábrica Imbabura apprécient les machines, il·elle·s s'émerveillent de l'histoire et apprennent à connaître la tradition textile du canton d'Antonio Ante. En outre, un élan est donné à la croissance culturelle avec des espaces consacrés aux expressions artistiques telles que des expositions temporaires de peinture, de photographie.

Impact sur la ville ou le territoire et sur sa population

Disposer d'un espace adéquat pour la réalisation d'activités culturelles, espace par ailleurs déclaré Patrimoine culturel industriel, permet à la population de mieux se rapprocher et s'ouvrir pour participer gratuitement à la présentation des différentes expressions culturelles. Des cours pendant les vacances scolaires permettent aux enfants du canton de profiter de leur temps libre pour se livrer à des activités sportives et développer leurs habiletés manuelles.

4.2. Impacts transversaux

Le complexe Fábrica Imbabura est devenu l'une des principales attractions touristiques de la province, il a même créé des bénéfices pour d'autres institutions publiques comme dans le cas des Chemins de fer équatoriens, car la visite au musée est l'un des principaux points d'intérêt de leur route. Un plus grand nombre de visiteur·se·s ont ainsi porté leur attention vers le canton, et une synergie s'est créée entre la zone commerciale de la ville, visitée pour sa production textile d'impact au niveau national et l'histoire contée à travers différents éléments qui font partie du projet Fábrica Imbabura. Avec le centre de conventions est apparue la nécessité de services complémentaires relevant de l'alimentation, de la sécurité, de la propreté, entre autres, ce qui a donc créé des opportunités d'emploi dans ces domaines. Certaines de ces entreprises se sont consolidées, dynamisant l'économie avec leur formalisation et leurs services ne sont plus uniquement proposés lors des événements de la Fábrica, ils se sont étendus à d'autres institutions publiques et privées.

4.3. Évaluation

Les instruments d'évaluation sont les statistiques de recettes et de visites du musée de l'industrie textile et des différents événements organisés et développés au centre de conventions du complexe. Les différents degrés de satisfaction de la population ont été analysés à travers des enquêtes et l'affluence des habitant·e·s aux activités sociales et culturelles gratuites. Leur affection envers la Fábrica Imbabura se voit reflétée dans l'augmentation des sollicitations de projets à réaliser dans ses installations.

Disposer d'un espace adéquat pour la réalisation d'activités culturelles permet à la population de mieux se rapprocher et s'ouvrir pour participer gratuitement à la présentation des différentes expressions artistiques.

4.4. Continuité

La continuité découle de l'auto-gestion de l'entreprise, à travers des conventions et événements organisés dans les installations du complexe.

5. En savoir plus

Le canton d'Antonio Ante a été candidat à la deuxième édition du Prix international CGLU – Ville de Mexico – Culture 21 (janvier-mai 2016). En juin 2016, le jury a publié son rapport final et demandé à la Commission Culture de CGLU de promouvoir ce projet comme exemple de bonne pratique de la mise en œuvre de l'Agenda 21 de la Culture.

Cette fiche a été rédigée par Jairo Andrés Terán Andrade, chef des services touristiques, Fábrica Imbabura, Atuntaqui, Équateur.

Contact : andres_988 (at) msn.com

Site Internet : http://www.antonioante.gob.ec/AntonioAnte/

Antonio Ante's Imbabura factory cultural centre