Le Centre Dylan Thomas, Swansea
1. Contexte
Pôle commercial de la région sud-ouest galloise, Swansea est la deuxième plus grande ville du Pays de Galles. Ses langues officielles sont le gallois et l’anglais. Peuplée par 245 000 personnes, 6 % de sa population est issue d’un groupe ethnique minoritaire (non-blanc). C’est une ville côtière post-industrielle qui était, au 18e et au 19e siècle, l’un des lieux majeurs à l’échelle mondiale du secteur de la fonte du cuivre, d’ailleurs souvent évoquée par le nom de « Copperopolis » (copper signifiant cuivre, en anglais). En dépit du déclin du secteur au 20e siècle, l’importance industrielle de Swansea lui a valu de lourds bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale. La plupart des habitant·e·s sont désormais employé·e·s dans le secteur des services, notamment dans les deux universités. L’indice gallois de privations multiples de 2014 montrait que 12 % du territoire de Swansea faisait partie des zones les plus démunies du Pays de Galles. Forte d’un solide patrimoine culturel, en particulier en littérature, elle a attiré près de 4,64 millions de touristes en 2016. La Péninsule de Gower, au-delà de la ville principale, est la première zone du Royaume-Uni à avoir été désignée « Area of Outstanding Natural Beauty » (espace à la beauté naturelle remarquable).
En 1999, le gouvernement a annoncé que les demandeur·se·s d’asile seraient « dispersé·e·s » vers Swansea. Le Groupe de soutien aux demandeur·se·s d’asile de Swansea (SASS, selon son acronyme anglais), une organisation caritative, a été mis en place pour aider et soutenir les personnes déplacées, promouvoir l’égalité et la diversité, développer la cohésion de la communauté, proposer des formations aux personnes déplacées et des cours de niveau supérieur au public en général sur les questions liées à l’asile. Le conseil dans son ensemble, et le centre Dylan Thomas en particulier, ont travaillé étroitement avec le SASS sur des projets de partenariat (de forme officielle mais aussi à travers le bénévolat du personnel auprès de l’organisation caritative) afin de promouvoir la cohésion de la communauté par le biais d’initiatives d’écriture créative et le lancement de livres au sein de l’édifice portant le nom du grand écrivain de Swansea, de renommée internationale.
Le but est de proposer des initiatives d'écriture créative aux réfugié.e.s et demandeur.se.s d'asile, qui amélioreront le bien-être, développeront des compétences et engendreront un sentiment d'appartenance, et aussi afin de développer une aproche interculturelle à la cohésion de la communauté via des activités culturelles.
2. Développement
Offrir des possibilités d’écriture créative aux réfugié·e·s et demandeur·se·s d’asile, qui amélioreront le bien-être, développeront des compétences et engendreront un sentiment d’appartenance, et aussi afin de développer une approche interculturelle à la cohésion de la communauté via des activités culturelles.
Le premier événement public s’est tenu en 2003 avec le lancement d’un recueil de créations littéraires élaborées par les réfugié·e·s, demandeur·se·s d’asile et habitant·e·s locaux·les. Le SASS s’est chargé de la publication et le centre Dylan Thomas de l’accueil et de la gestion du lancement. L’événement était ouvert à toute la communauté et la grande salle de réception du centre était pleine. Les contributeur·rice·s ont lu leur travail, les membres de la communauté avaient amené de quoi manger, des jeux et des activités avaient été prévus pour les enfants et un service de transport avait été également organisé (ou les frais remboursés).
Depuis, plusieurs recueils ont été lancés de cette façon, certains ayant même été publiés par l’un des plus grands éditeurs du Pays de Galles, Parthian Books et d’autres par Hafan Books. Hafan a également publié des collections d'œuvres individuelles d’écrivain·e·s, dont les bénéfices aident à soutenir le SASS.
Au cours de l’année passée (2017-2018), le centre Dylan Thomas a reçu des financements de différentes sources pour développer cette activité en proposant des ateliers d’écriture créative aux réfugié·e·s et demandeur·se·s d’asile, qui se déroulent sur plusieurs semaines, et permettent ainsi aux participant·e·s d’approfondir leur travail. Les ateliers sont dirigés par l’écrivain réfugié Eric Ngalle Charles, qui se spécialise dans les sessions « littérature et traumatisme ». La restructuration de l’exposition permanente du centre Dylan Thomas en 2014, qui comprenait l’ajout d’un Espace d’apprentissage personnalisé, a permis aux participant·e·s de profiter de l’exposition mais aussi de participer à l’atelier dans un espace dédié qui prévoyait l’accueil de leurs enfants.
Le projet a montré l'importance du travail social de proximité et des partenariats avec les agences concernées pour forger des liens et gagner la confiance des publics.
3. Acteur.rice.s
Conseil de Swansea : fournit l’espace, des financements, le marketing et le soutien (billets de bus, rafraîchissements et activités pour les enfants).
Groupe de soutien aux demandeur·se·s d’asile de Swansea, Hafan Books, City of Sanctuary, African Community Centre : partenaires clés travaillant avec les réfugié·e·s et les demandeur·se·s d’asile au quotidien ; soutien à la publication des écrits des réfugié·e·s. Un partenaire clé pour le programme de travail interservices du Conseil avec les personnes déplacées.
Plus récemment, le projet a reçu le soutien du programme Fusion du Gouvernement gallois, du Conseil gallois pour les réfugié·e·s, du Fonds de loterie pour le patrimoine et de Pays de Galles Littérature (l’agence nationale de littérature au Pays de Galles). Le projet est en cohérence avec l’objectif du programme Fusion d’utiliser la culture comme partie intégrante de l’agenda de la lutte contre la pauvreté.
4. Évaluation
Le projet a montré l'importance du travail social de proximité et des partenariats avec les agences concernées pour forger des liens et gagner la confiance des publics.
Davantage d’organisations à Swansea travaillent désormais avec les personnes déplacé·e·s, notamment les différents services du reste des musées de la ville. Le travail avec les demandeur·se·s d'asile et les réfugié·e·s est intégré dans la stratégie du Conseil, exemple en est l’engagement dans l’initiative « Cités interculturelles » du Conseil de l'Europe et l'agenda de lutte contre la pauvreté.
La valeur apportée aux participant.e.s a été énorme : leur confiance s'en est vue améliorée, tout comme leur accès à la cuture, une meilleure cohésion de la communauté et davantage de bien-être et de réseaux de soutien.
5. Recommandations
Le dialogue avec les publics a été vital, notamment pour s’assurer de bien comprendre ce dont il·elle·s avaient besoin et les barrières qui pourraient empêcher les personnes d’accéder au projet, qu’il s’agisse des frais de transport, de la garde des enfants, du manque de confiance ou du peu de sensibilisation. Les partenariats avec les associations caritatives et les organisations travaillant déjà avec les personnes déplacées ont aidé à susciter l'implication des publics sur le long terme, et le partage des réseaux et bonnes pratiques, comme dans le cas de formations personnalisées concernant l’accueil des personnes déplacées à destination des équipes. Le centre Dylan Thomas a été en mesure d’améliorer ses installations pour donner plus de confort aux publics.
Le programme est toujours en cours de développement, et bâtit sur ce qui a déjà été réalisé, tout en créant des opportunités supplémentaires, notamment la possibilité d’enseignements agréés.
6. Informations complémentaires
Site Internet : www.dylanthomas.com
www.facebook.com/DylanThomasCentre
https://www.youtube.com/watch?v=Rly0mjXQlDE&feature=youtu.be
Cette fiche a été rédigée par Jo Furber, chargée de la littérature au Conseil de Swansea, Royaume-Uni.
Contact : jo.furber (at) swansea.gov.uk